Vivre le carême

 

VIVRE LE CARÊME...

 

Le mercredi 9 mars 2011, appelé "mercredi des cendres" sur nos calendriers, annonce le début de ce temps appelé "Carême" : 40 jours qui nous conduisent jusqu'au matin de Pâques : un temps où il nous faut nous priver, jeûner ?

Plongeons-nous dans les Ecritures Saintes pour découvrir ce qu'elles en disent : Le peuple d'Israël jeûnait dans les moments de souffrances, après avoir perdu un être cher ou lorsque, conscient d'avoir commis le mal, il implorait le pardon de la part de Dieu.

A l'origine, selon les lois du livre des Lévitiques, un seul jour de jeûne, par an, était demandé au peuple de la part de Dieu : le jour où le prêtre demandait à Dieu de pardonner les péchés du peuple en chargeant un bouc, appelé "bouc émissaire" de toutes les fautes et en l'envoyant dans le désert.

Mais, au retour de l'Exil, on institua 4 jours de jeûne en mémoire des malheurs vécus par le peuple. De plus, on proclamait des jours de jeûne dans des situations critiques nationales ou locales, par exemple pour demander à Dieu d'envoyer la pluie qui se faisait attendre. Mais chacun pouvait également choisir de jeûner pour des raisons qui lui étaient personnelles.

Peu à peu le judaïsme a donné de plus en plus d'importance au jeûne...

D'après le Nouveau Testament, les pharisiens et les disciples de Jean le Baptiste jeûnaient avec beaucoup de zèle 2 jours par semaine. Jésus a vécu un jeûne de 40 jours. Il ne l'avait pas choisi, mais il lui fut imposé, au début de son ministère, par Satan dans le désert.

 Mais, à aucun moment, selon les Evangiles, Jésus ne demande aux siens, de jeûner, ou de se priver de quelque aliment que ce soit.

 

Dans le judaïsme, le jeûne a conduit à de nombreuses dérives. Dieu a réagi en appelant ce qui est essentiel pour lui, ce qu'il attend de son peuple : le jeûne qui lui fait plaisir (Esaïe 58). En voici quelques extraits : "Le jeûne auquel je prends plaisir, est-ce un jour où l'homme s'humilie ?

S'agit-il de courber la tête comme un jonc et de vous étaler sur le sac et la cendre ?

Le jeûne qui me plaît est celui qui consiste à détacher les liens de la méchanceté… à briser toute espèce de joug. C'est partager son pain avec celui qui a faim, à offrir l'hospitalité, à ne pas se détourner de notre prochain..."

Ainsi ce que Dieu attend d'abord des siens ce n'est pas de vivre "un manque", de se "faire mal", d'être préoccupé par soi-même, mais de SE TOURNER VERS L'AUTRE pour alléger sa souffrance. C'est ouvrir son coeur, sa maison, ses mains... pour permettre à des "noeuds" physiques ou intérieurs de se dénouer, et vivre une vraie guérison.

Ces attentes de Dieu ne sont-elles pas aussi pour aujourd'hui ? Et si nous les mettions au programme du temps de Carême 2011 ?

Et si nous l'étendions bien au-delà, notamment à chacune des journées de l'année ?!

Monique Gisselbrecht

 

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