Éducation, autorité, transmission des valeurs

ÉDUCATION, AUTORITÉ,

TRANSMISSION DE VALEURS.

 

Dans les consultations conjugales et familiales deux sujets sont récurrents : la communication dans le couple et … l’éducation des enfants. Beaucoup de couples non seulement traversent une crise conjugale après 15 – 20 ans de vie commune, mais souvent cette crise est amplifiée par la crise d’adolescence de leurs enfants. On constate que les parents ont de plus en plus de mal à gérer leur relation avec des enfants de plus en plus jeunes, et ceci bien avant la crise d’adolescence : l’heure du coucher, le temps passé devant la télé ou l’ordinateur, les caprices pour les repas ou les exigences pour les habits (de marque) sont des points de conflits fréquents et épuisants. Ces oppositions, refus, caprices et autres marchandages devenant de plus en plus fréquents dans les familles, beaucoup de parents fatigués le soir ou le week-end finissent par baisser les bras en se disant : « A quoi bon, c’est l’époque… ». Pourtant l’éducation des enfants, pour leur permettre de devenir des adultes fiables et responsables, est une grande et belle tâche, même si elle est souvent ingrate avant d’être gratifiante : ce n’est en général qu’après 30 ans que les enfants devenus grands commencent à apprécier l’éducation qu’ils ont reçu de leurs parents !

C’est pourquoi il me semble important de ne pas perdre de vue que l’éducation repose sur 2 piliers fondamentaux, qui répondent aux 2 grands besoins de tout enfant : l’amour et la sécurité. En effet, pour grandir harmonieusement l’enfant a besoin de se sentir aimé et protégé. L’aimer consiste à lui consacrer de l’attention, de la tendresse, de l’écoute et de la compréhension. Le protéger consiste à lui poser des limites et des interdits, à faire preuve d’autorité juste et de crédibilité, et à lui donner des repères éthiques dans la vie.

Dans le laxisme éducatif actuel nous oublions trop souvent que, autant l’amour est nécessaire pour le sentiment d’exister et l’estime de soi, autant l’interdit est nécessaire pour structurer le psychisme et y inscrire la Loi qui permet de vivre en société : « Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne feras pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. »

 C’est dès l’âge de 2 ans, l’âge du « non » que les parents doivent éduquer l’enfant au respect de l’autre, à l’acceptation des contraintes et des limites, au sens de la discipline et au respect d’une juste autorité. Après c’est trop tard, disent certains psy. D’autres disent qu’on peut rectifier le tir jusqu’à l’adolescence. Ainsi le Dr. Didier Pleux : « Entre laisser-aller et autoritarisme dans l’éducation nous pouvons trouver un équilibre en intervenant à tout âge, du tout-petit jusqu’à l’adolescent. Ayons le courage de faire notre métier de parents, pour permettre à nos enfants de développer tout leur potentiel, tout en leur apprenant à vivre en société dans le respect d’autrui. L’enfant est une personne, certes, mais c’est d’abord un enfant, une « petite personne ». Les parents ne doivent pas le traiter comme un égal, car cette surestimation de sa maturité génère chez lui de l’angoisse, et donc de l’agitation et du mal-être. Ce sont les parents qui détiennent et doivent appliquer cette « autorité éducative qui ne détruit pas mais construit l’enfant ». Et Didier Pleux de donner quelques conseils d’éducation : s’autoriser à dire non ; lui apprendre la frustration, la contrainte, l’obéissance à des règles ; rétablir des interdits ; ne pas réagir selon ses émotions, ne pas avoir peur d’être conflictuel…

L’autre point déterminant dans la question éducative est bien sûr celui du contenu de l’éducation : que voulons-nous transmettre prioritairement à des enfants qui sont conditionnés par de multiples influences : la télé, la pub, l’école, les copains ? Quelles sont pour nous parents et grands-parents des valeurs de vie qui nous semblent vitales comme bagages ? Dans les nombreuses discussions lors de rencontres avec les parents et les grands-parents il apparaît très régulièrement que des valeurs telles que le respect de l’autre, l’honnêteté, le goût de l’effort, la générosité, le sens des responsabilités, l’indépendance, la spiritualité et bien d’autres encore, sont des valeurs fondamentales que la plupart des adultes responsables d’éducation ont le désir de transmettre à leur descendance : encore faut-il, bien sûr, qu’ils vivent eux-mêmes ces valeurs pour donner l’exemple… à suivre !

Pasteur Gérard Krieger, conseiller conjugal et familial.

Juillet 2010.

 

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